Bonsoir,
Je vais vous faire le résumé d’un très beau week-end et d’une
épreuve classée parmi les plus belles cyclosportives au monde : La Cyclo’Corse
version 2016.
Comme les années précédentes, cette épreuve se déroule sur 2 jours avec plusieurs formules aux
choix : Samedi et dimanche
cyclosport chronométré ; Samedi ou que dimanche chronométré ou la formule
randonnée sur 2 jours sans chrono. Et toujours le choix du dimanche des
différents parcours : 118 kilomètres
ou 140 kilomètres. J’avais opté pour
la première formule et le grand parcours du dimanche.
C’est avec une équipe de cycliste de mon Bataillon de Chasseurs Alpins (CSA 13èmeBCA) que nous effectuons la traversée dès le jeudi soir afin de rouler le
vendredi. C’est sous un très beau soleil et une température très agréable pour
cette mi-avril que nous effectuons une sortie de déblocage mais sur un parcours
assez difficile (50 kilomètres et 1020m de D+…). En revanche nous avons ainsi
repéré quasiment l’intégralité des deux cols chronométrés du lendemain. En
effet la particularité de la première épreuve consiste à ne prendre en compte
que le chronomètre sur les deux montées et d’effectuer un cumul du temps de ces
deux ascensions.
Samedi 16 avril : 71 kilomètres
prévus, 3 cols (Col de la Vierge ; Chapelle de Murato ; Col de
Teghime) pour un dénivelé de 1261m. Comme vous le constatez sur le profil
ci-dessous, en tout seul 26 kilomètres sont "en course" le reste
sera neutralisé.
J’opte pour un mixage de mes roues artisanales carbones Alpin’s Wheel, ma 50mm de profil à l’arrière
et ma 20mm à l’avant. Ainsi ce mixage permet d’avoir une roue arrière rigide et
nerveuse et à l’avant une roue très légère et précise pour des démarrages
violents !
C’est sous un soleil très timide que le départ est donné
mais un vent assez fort souffle depuis la mer et chassera les nuages par la
suite. Après ce départ fictif, la voiture ouvreuse nous lance sur le premier
col et tout de suite les premiers attaquants de la journée déciment le peloton !
Je reste dans les premières positions sans répondre. Puis des attaques plus
dangereuse de "clients", je saute dans les roues, un contre, je
repars, moi-même je place une attaque pour recréer une sélection. Nous avons
effectué seulement 3 kilomètres de montée et déjà nous ne sommes même pas une
dizaine ! 2 coureurs du Team
Sprinters Tropéziens montent au train sans jamais répondre aux attaques. Je
me méfie de ce duo qui monte très vite sans à-coup. Au sommet du col de la Vierge, ce duo "fait la bascule" je saute dans les
roues avec un autre concurrent. Nous effectuons la fin de cette première
portion chronométrée à 4 où je termine 3ème du sprint, un peu surpris
de voir surgir la ligne d’arrivée juste après un virage…
Après un ravitaillement et enfilé ma veste nous sommes
obligés d’attendre tous les concurrents avant de repartir au pied du second
col. Deuxième départ toujours lancé derrière la voiture et le même attaquant
relance une brindille !
J’avais remarqué que les Tropéziens montaient plus au train que par à-coup, de plus c’est
eux qui imposent un tempo correct. La première partie du col est très roulant
(entre 3 et 4% de moyenne), je décide d’attendre des pourcentages plus
favorables pour moi avant de lancer les hostilités. Nous arrivons sur les
portions plus raides mais le goudron est très dégradé avec de fortes rafales de
vent qui ricochent sur la falaise tantôt de face tantôt de dos… A 3 kilomètres du
sommet je place une attaque et quelle attaque : un pic à 960w vent de face juste avant de
tourner et de profiter du vent pour tomber
2 dents et relancer à près de 39km/h !
Je suis tout seul, le trou est fait derrière ça s’affole mais 3 kilomètres c’est
long et surtout derrière je vois que le train
rose (de St Tropez) a accéléré. Je me relève et décide de reproduire mon
effort dans le dernier kilomètre. Nous ne sommes plus que 7 ou 8, chacun met la
sienne. Mais toutes ces attaques ne sont pas assez violentes pour perturber le
tempo. Je redémarre à 800m, le vent n’est plus porteur et j’emmène du monde sur
mon porte-bagage !
Je me fais contrer, je saute dans la roue, nous ne sommes
plus que 3 pour la victoire et enfin creuser un écart (nous sommes tous les 3
dans la même seconde suite au premier secteur chronométré !). Comme au
sommet de la Chapelle de Murato, je
termine 3ème
dans le même ordre d'arrivée!
Je suis tout de même satisfait de ma journée et de mes
montées car j’ai tout tenté, j’avais de très bonnes sensations dans les
ascensions et je pense déjà au lendemain où la bagarre sera rude !
Dimanche 17 avril : 140 kilomètres
et 1950m de D+ prévus avec une arrivée jugée en haut d’une ascension de 4
kilomètres. 9h30, je suis sous l’arche du départ avec de grosses ambitions et
surtout 1’’ à reprendre pour
terminer 1er de ce week-end Corse ! J’opte pour la même
configuration de roue, mes boyaux gonflés à 7,7 et 8,1 bars (la météo prévoit
quelques gouttes de pluie de l’autre côté du Cap…)
Après un fictif de 9 kilomètres nous escaladons le col de Saint Stefano où deux hommes
prennent le large. Dans le pack une chute provoque une cassure. Certains
arriveront à revenir mais hélas pas tous dont certains de mon Bataillon… Devant
nous roulons sur un rythme de sénateur, si bien qu’après la traversé de Saint
Florent le duo comptabilise 3’ ! C’est alors que le train rose se met en place, relayé par quelques autres
individualités. Je reste dans la roue du leader
de la veille.
La remontée du Cap Corse est magnifique avec ces falaises et ces
plages au sable noire si caractéristique, hélas un vent de face freine un peu
notre progression. Dans le col du moulin
Mattei, l’écart fond si bien qu’au dernier kilomètre ils sont rejoints. Dans
la descente un coureur laisse un trou, le coéquipier du leader devant s’aperçoit et fonce littéralement dans la descente
pour augmenter l’écart ! Cette manœuvre très intelligente de sa part m’oblige
à me découvrir (il est 4ème à
13’’ et surtout très fort physiquement et tactiquement, il cour pour une
équipe professionnel aux USA !). Je me lance dans la poursuite. En bas l’écart
avoisine les 20’’ ! Je roule à bloc mais cette portion de route ne m’est
pas favorable, profil plutôt plat avec vent de 3/4 dos ! De plus j’ai
seulement le soutien de quelques concurrents (merci à l’équipe de vélo 101 et Jean-Luc !). Après une très longue poursuite nous parvenons à
revenir sur les fuyards mais à peine repris (et je m’y attendais), le leader attaque ! Je vais le
chercher, tout de suite son coéquipier en remet, je repars. Ce petit jeux va
durer jusqu’au pied de la dernière difficulté ! Je sens que celle-ci va
être très dure !
Je profite d’un peu de répit pour avaler un gel énergisant
(merci Pédaleur Box !) Je sens les jambes fatigués, les crampes qui
viennent, je bluffe en répondant aux attaques par un contre !
Nous ne
sommes plus que 5 pour une victoire d’étape
et 2 pour le challenge CycloTour !
Dans le dernier kilomètre le plus jeune de notre club des 5 place un démarrage violent, le leader saute dans sa roue, je coince un peu, il se retourne et en
profite pour enfoncer le clou en plaçant un nouveau démarrage, je me dresse sur
les pédales les jambes gorgées de sang et de crampes ! Je ne parviens pas
à combler le trou, la victoire s’envole…
Je termine encore 3ème de cette étape à 8’’ du leader qui conforte sa
première place au Challenge CycloTour ! En revanche je termine 2ème du classement général de ce week-end Corse et 1er des Masters 2 (35-39
ans).
Quant aux autres de mon Bataillon, ils ont tous terminés
cette belle épreuve avec pour certains la première fois qu’ils participaient à
une cyclosportive ! Je tiens à les féliciter, Bravo les gars !
Sur le coup j’étais déçu de ne
pas avoir accroché cette belle épreuve à mon palmarès, mais avec du recul je
suis content de mon week-end. De plus je ne peux rien regretter car j’ai
vraiment tenté et fais ce que j’ai pu pour gagner ! Mais la chose la plus
marquante et importante, j’ai enfin réussi à courir la tête libérée !
Tous
ont reconnus ma supériorité physique mais tactiquement les Tropéziens ont vraiment très bien joués et je tiens à les féliciter !
Nous nous sommes donné rendez-vous le 8
mai sur la Lozérienne…
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